Entre chien et loup, la nuit, de retour,
Fait tomber sur les couleurs du jour
Un voile terne de velours
Les chants d'oiseaux ont laissé place
Aux sinistres hululements des rapaces
Seule la lune brille et éclaire leurs traces
Les sens aux aguets, la faune se réveille
Elle occupe l'espace, personne ne la surveille
C'est si bon de sortir d'un si profond sommeil
Gambader, s'aimer, se nourrir
Tout faire pour ne pas souffrir
Tout faire pour ne pas mourir
Une nouvelle nuit de liberté s'achève
Le soleil tout engourdi est prêt, il se lève
Et de ses rayons d'or, signe la fin de la trêve.
Sandrine Berthault, le 19 Novembre 2020
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Il est des êtres beaux comme un soleil d'hiver
Qui illuminent nos vies et réchauffent nos cœurs
Il est des êtres tendres comme un soleil de printemps
Qui nous prennent dans leurs bras et nous bercent doucement
Il est des êtres gais comme un soleil d'été
Qui nous donnent mille raisons d'être heureux et enjoués
Il est des êtres doux comme un soleil d'automne
Qui caressent notre peau de leurs mains polissonnes
La beauté n'a pas de saison
La beauté n'a pas de raison
Elle est là où l'on veut bien la voir
Elle est là pour nous donner espoir.
Sandrine Berthault, le 19 Novembre 2020
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Souviens-toi du parfum des lilas
Et du soir qui tombait sur la plaine
Quand je te serrais fort contre moi
Dans un amour à perdre haleine
La paille dans tes cheveux trahissait
Ces doux moments voluptueux
Oh ! Je n'oublierai jamais
Ton beau sourire radieux
Les brassées de bleuets et de coquelicots
Que tu cueillais à l'envi
Caressaient ta peau
Me rendaient fou de jalousie
Pour rien au monde, je ne t'aurais laissée
J'en serais mort de chagrin
Tu étais la seule qui comptait
Un soleil au petit matin
Mais la vie nous a séparés
La Mère Patrie nous appelait
Je suis parti comme les autres
Et je priais mon bon apôtre
« Protège-moi, veille sur moi
Donne-moi la force de survivre à l'horreur
Protège-moi, veille sur moi
Ramène-moi près de celle qui fait vibrer mon coeur »
Les couleurs orangées du soleil couchant
Veillaient sur nous, pauvres enfants
Mais rien n'y fit, nous sommes tombés
Pour ne plus jamais nous relever
Je ne suis jamais revenu
Et tu ne m'as jamais revu
Mais moi j'étais toujours là
À te serrer dans mes bras
Sandrine Berthault, 29 janvier 2021
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Trouver des mots forts comme la folie
Trouver des mots couleurs de tous les jours
Repeindre les murs de sa vie
Briser les chaînes qui nous entourent
Tenir dans son poing la rage
Tenir en main sa souffrance
Ne pas éclater comme en été, l'orage
Après une lourde journée de silence
Oublier son passé si noir
Oublier qui nous a blessé
Ne pas sombrer dans le désespoir
Et se battre pour y résister
Regarder droit devant, le chemin
Regarder cette lumière irisée
Qui présage d'un avenir serein
Et de longues heures d'éternité
Repeindre les murs de sa vie
Repeindre en mille et une couleurs
Tout ce qui pouvait être gris
Et nous peser sur le coeur
Sandrine Berthault, le 11 janvier 2021
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J'écris dans un pays dévasté
Qui n'est que ruine et pauvreté
Âme errante cherche en vain
Lieu sûr ou morceau de pain
Mais quand les bombes font la loi
Au détour d'une rue, la poussière, les gravats,
Comment vivre, aimer, respirer,
Alors que la mort va nous emporter
Sereine, patiente, elle se tient là
Elle sait que notre jour viendra
Bientôt, très bientôt. Elle le sait, elle le voit
Question de jours, de semaines, de mois
Un jour, ce sera mon tour, ma peine,
La folie humaine se nourrit de haine
Et nul n'en sort jamais vivant
J'aimais tant mon beau pays d'avant !
Sandrine Berthault, le 10 janvier 2021